La danse, la musique, le cinéma ont un rêve commun : atteindre cet état de suspension délivré de la marche inexorable des aiguilles, métronomes et autres pendules qui enserrent notre quotidien. Parfois s’ouvrent de précieuses éclaircies où la présence de l’interprète, mais aussi du spectateur sous le charme, comme épargnée, se vit dans une autre dimension.
Paradoxalement, ce questionnement semble voisin de préoccupations scientifiques actuelles : le fameux «Timelessness », qui désigne cette difficilement concevable absence de temporalité …
Ces recherches prennent corps dans la chorégraphie d’ Adriana Borriello, dont la trame est imprégnée de Taï Chi : discipline en soi intemporelle. Diverses configurations de danseurs , danseuses se développent en confrontations tendres, ludiques, quasi nostalgiques que s’échangent les merveilleux interprètes, avant de nous surprendre avec envols et tournoiements virtuoses.
La danse génère sa propre texture sonore et peu à peu s’échappe sur les dégradés rythmiques et spectraux de la musique de Thierry De Mey interprété par les « Percussions de Strasbourg ».
La caméra capte les mouvements dans leur sensualité et révèle progressivement un des endroits les plus insolite de Rome : « la Rampa » , ancien dépôt de décors de l’opéra. L’étonnante spirale architecturale, où veillent d’énigmatiques silhouettes sombres dessinées sur les murs, est finalement révélée dans l’ ascension vertigineuse du plan final .
Production : Eroica prod
Coproduction CBA