Un portrait de jeunes confrontés à la drogue… Cinq années furent nécessaires entre l’idée du projet et sa première projection. Qui filmer: les témoins, les victimes, ceux qui provoquent le carnage ou en vivent, ou ceux qui le combattent? Que fallait-il montrer, le sensationnel, l’horreur, la souffrance… ? Joao Correa avait déjà réalisé un premier film document qui fut un véritable pamphlet: « Les enfants de l’oubli ». Cette dénonciation par l’image fut, entre autres, en Belgique, une des causes d’une révision de la loi sur la protection de la jeunesse. Pour « Les territoires de la défonce », son choix fut le même que celui de Bertrand Blier, pour son célèbre « Hitler, connais pas » (1962): des être humains qui témoignent de la drogue et de la société qui l’engendre. Le film est constitué d’interviews originaux des jeunes, de dizaines de « stock shot » inédits, d’archives sélectionnées et de documents saisissants. Une curieuse évocation de notre siècle, un panorama sans concessions: les guerres, la crise, le cinéma, la littérature, la musique, les sports… les preuves flagrantes et accablantes du passage permanent de la drogue rassemblés et condensés dans un film dur et émouvant. « Les territoires de la défonce », un film qui pense tout haut ce qu’on refuse de révéler. Sans parti pris…
Production : F3
Co-production : CBA, RTBF
Avec le soutien de Générale de Banque, des Ministères de l’Education Nationale et de la Communauté française.