Rêves et Silences est construit autour d’un montage parallèle allant d’un portrait d’une réfugiée palestinienne en Jordanie vivant la frustration et les limitations d’une société fermée, au discours d’un sénateur religieux de tendance mystique. Le film cherche à identifier les contradictions entre la pensée politique Islamique contemporaine et la vie quotidienne de cette femme. Pendant que les défis et les conflits politiques et militaires se poursuivent entre l’Occident et le monde arabo-musulman; et pendant que les mouvements politiques arabes renouvellent leurs polémiques idéologiques, le film essaye de replacer ces conflits dans le réel quotidien, loin de toute abstraction. Ainsi, il place la pensée politique et sociale de ce sénateur face aux problèmes que vit cette femme: situation économique précaire, manque d’éducation, rêves de libération nationale frustrés, souffrances, en tant que femme, dans une société qui lui limite ses libertés personnelles et sociales… Le film tente donc de s’éloigner des obscurantismes du discours fondamentaliste et de la violence de la polémique incessante entre l’Occident et l’Islam, pour défendre un point-de-vue plus humain qui puisse reposer les problèmes du Moyen Orient dans une nouvelle perspective, bien qu’il ait été tourné en pleine crise du Golfe et terminé après que la guerre ait amené tant de destruction et de douleur à cette région…