Depuis l’été 1979, la Belgique a vu se multiplier les atteintes aux libertés: bavures policières, fichage généralisé, affaire Graindorge, interdits professionnels, inculpation de journalistes, arrestation de syndicalistes, instauration du délit politique, etc. Parallèlement, des organismes nationaux ou internationaux prennent une indépendance de plus en plus importante qui échappe à un réel contrôle démocratique: l’OTAN, Interpol, la Gendarmerie, etc. De ce climat est née l’inquiétude d’un certain nombre de gens qui se sentent atteints directement dans leur libre pensée, dans leurs droits, dans leur liberté. Une partie de l’opinion a immédiatement perçu les dangers qui pourraient menacer nos institutions et les libertés individuelles et collectives. La montée d’une crise économique de plus en plus aigüe et les mouvements sociaux du début de l’année 1982 ont encore renforcé l’appréhension de la mise en place de certains mécanismes de répression et de surveillance dont les travailleurs et l’ensemble de la population pourraient être les victimes. C’est dans ce contexte qu’a été réalisé « Le Processus des Ombres », un film-témoin qui apporte une analyse critique des évènements et s’attache à mettre en évidence les éléments qui pourraient aboutir à un processus restrictif des libertés.