Né à Constantine en 1929, ayant longtemps vécu en France et en Europe, poète, romancier et dramaturge, Kateb Yacine est l’un des écrivains maghrébins les plus célèbres, un précurseur. Dans ce film, Kateb Yacine parle de son oeuvre, de ses idées. De ses souvenirs jaillit toute sa vie. Les images qu’il mêle comme un jeu de cartes donnent les clefs d’un cheminement exceptionnel. Kateb Yacine s’introduit mystérieusement dans notre esprit, provoquant en nous le désir de partager avec lui cette quête inassouvie: retrouver la mémoire. D’abord son enfance à Sétif en 1945. « Je suis né d’une mère folle, très géniale, elle était généreuse, simple. Et des perles coulaient de ses lèvres. Je les ai recueillies sans savoir leur valeur. Après les massacres de 1945, je l’ai vue devenir folle. Elle est la source de tout ». Ensuite son errance à travers l’Europe où il acquiert une dimension internationale; il rencontre les émigrés algériens et devient leur écrivain public; puis il croise Jean-Marie Serreau (metteur en scène) avant de se consacrer au théâtre àson retour en Algérie (1970), abandonnant la langue française pour la langue de son peuple. Il nous parle dans ce film de ses enfants, vivant ici et là dans le monde, symboles de son long exil, des grandes questions: l’humanité et l’Algérie, la cause des femmes, la religion, la révolution. Nul ne peut mieux que lui représenter l’Algérie dans la recherche de sa mémoire, de son histoire afin que dans « Le jardin parmi les flammes …  » renaisse Nedjma, symbole de la femme, de la patrie … clef fondamentale de l’oeuvre et de la vie de l’écrivain … fil conducteur du film.