« La fragilité des apparences » est un film d’été, de complicité, un film lié à la conjoncture du « maintenant ou jamais » parce qu’il est né de rencontres, de disponibilités, de réflexions ou d’états-d’être mouvants comme le temps, bref un « instantané » cinématographique. Des personnages se lancent sans bagages dans la fiction. Pendant une après-midi d’été ils vont se promener, jouer, danser, rire, converser, lire, travailler à être tout bonnement heureux. Le film s’achève avec la journée. Mais cette construction ludique dévoile le cinéaste. Eric Pauwels y livre son état d’être avec le cinéma. Au fil des gestes et des jeux, Eric Pauwels ouvre son monde de références, ses interrogations de réalisateur: l’art, la danse, les livres, la musique, le théâtre, tout ce qui nourrit son rapport au cinéma, sollicite le son, l’image ou l’histoire. Cet essai cinématographique, libre et novateur dans son fond, se donne une forme heureuse qui, elle, relève de l’évidence-même: celle du bonheur de filmer, celle de la sensualité et de la séduction constante des plans. Le soleil est un vrai soleil, l’eau coule vraiment, l’herbe est verte, on entend le vent et le corps des acteurs est livré à une proximité troublante, celle des sourires, des yeux qui brillent, et des jupes flottantes sur une peau proche. (Jacqueline Aubenas)
Production : L’Atelier Ulrike
Coproduction : CBA, RTBF Carré Noir