J-P Colleyn
& J-J Peche

Jean-Jacques Péché

C’est au cinéaste André Delvaux que Jean-Jacques Péché, né en 1936 à Bruxelles, doit la découverte du cinéma, un art relativement neuf pour l’époque, qui jouera un rôle déterminant dans sa vie. Adolescent, il étudie en effet à l’Athénée Fernand Blum de Bruxelles où André Delvaux officie alors comme professeur de néerlandais. Une rencontre qui va orienter de nombreux élèves de l’école vers un ciné-club exceptionnel pour l’époque: l’Ecran du Séminaire des Arts, où se retrouvent des personnalités aussi riches et diverses qu’André Thirifays, Jacques Ledoux, Paul Davay, René Micha, Henri d’Ursel ou Dimitri Balachoff, autant de personnes qui, un peu plus tard, créeront le Musée du Cinéma de Bruxelles.
Tandis que la réputation d’André Delvaux acquiert peu à peu une dimension internationale, Jean-Jacques Péché poursuit des études à l’Université Libre de Bruxelles (ULB), où il obtient une licence en sciences physiques en 1961. Durant ses études, il participe aux Séminaires du Film et du Cinéma organisés par l’Institut de Sociologie Solvay. C’est par ce biais qu’il fera la connaissance du groupe fondateur du futur INSAS (Institut National Supérieur des Arts du Spectacle) où se retrouvent André Delvaux, Jean Brismée, Ghislain Cloquet, Suzanne Baron, Paul Davay, Jean-Claude Batz, Raymond Ravar et bien d’autres.

Agrégé de l’enseignement secondaire supérieur, Jean-Jacques Péché assume dès 1962 une charge de professeur de sciences. Mais, très rapidement, il revient vers ses anciennes amours et entre à la RTBF, la radio télévision belge de communauté française, en 1964.
Assistant des cinéastes André Delvaux pour « Le temps des écoliers » (1962) et Jean Brismée pour « Monsieur Plateau » (1964), « André Vésale » et « Les progestatifs de synthèse », Jean- Jacques Péché réalise en 1964 également son premier court métrage de fiction intituléé- « Un vieux » avec, à la direction de la photographie Willy Kurant et au montage le cinéaste français Maurice Pialat. La même année, le film obtiendra le Prix de la première œuvre et le Prix du film social au Festival d’Anvers.

Il se lance alors, avec le journaliste Pierre MANUEL dans une série télévisée FAITS DIVERS qui connaît bien vite un très grand succès national et international. La trentaine de documentaires sociaux qu’ils réaliseront sera régulièrement primée dans de nombreux festivals (voir filmographie) et finira par recevoir, en 1975, le Grand Prix de la Critique en Belgique.
Attaché au Département de l’Information à la RTBF, Jean-Jacques Péché se consacre également à des collaborations de coproductions du célèbre magazine suisse « Temps Présent », fondé par Claude Torracinta au sein de la TSR (Télévision Suisse Romande) à Genève. Le réalisateur participe également, avec l’anthropologue Jean-Paul COLLEYN, à des films ethnographiques de la série « Planète des Hommes ». On lui connaît également quelques incursions dans le cinéma de fiction, ainsi que trois téléfilms qui seront tous trois couronnés sur la scène internationale.

En parallèle de son métier de réalisateur de télévision, Jean-Jacques Péché enseigne la démarche documentaire à l’INSAS pendant 15 années et est finalement appelé au comité des Rencontres Internationales de Télévision d’Aix-en-Provence, au même titre que quelques grands noms de la télévision française, parmi lesquels on peut citer: Claude Santelli, Jacques Krier, Maurice Failevic, Claude Otzenberger, Jean-Emile Jeanneson et Jean-Claude Bringuier.
C’est en compagnie de plusieurs cinéastes belges, dont Jean-Jacques Andrien, Néjia Ben Mabrouk, Yasmine Kassari et Gérald Frydman qu’il fonde, en 2002, l’ARRF (Association des Réalisateurs et Réalisatrices de Films francophones) dont il assumera le secrétariat jusqu’en 2004.
En 2013, il réalise pour le Conservatoire Royal de Liège le documentaire « Réenchanter le monde » qui réunit le chef d’orchestre argentin Leonardo García Alarcón et l’Orchestre des Jeunes de la Grande Région autour de musiques d’Astor Piazzolla (diffusion RTBF 2014).

Jean-Jacques Péché finit par quitter la RTBF dans le cadre du plan Horizon 97 (retraite anticipée du personnel statutaire de l’entreprise). Le cinéaste se consacre ensuite entièrement aux projets de sa petite société de production ORBAT Films et continue à enseigner, jusqu’en 2015, le cinéma documentaire à la Haute Ecole Libre de Bruxelles, la HELB-PRIGOGINE. Depuis l’année 2016, il anime un atelier documentaire à l’académie d’été de Neufchâteau, l’AKDT.

Au début de l’année 2017, la Cinémathèque Royale de Belgique (CINEMATEK) organise une rétrospective de onze films issus de la série Faits Divers.

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