CE FILM EST LE PREMIER D’UNE SERIE CONSACREE AUX GRANDES FIGURES DE L’ANTHROPOLOGIE. Il raconte l’aventure intellectuelle de Marcel Griaule, l’initiateur des recherches ethnographiques en France. Le film reprend des archives de 1931, où, au cours d’une expédition de reconnaissance de Dakar à Djibouti, GRIAULE DECOUVRE L’ETONNANTE CIVILISATION DOGON dans la falaise de Bandiagara (actuelle République du Mali). Fasciné par le mystère des masques et l’intensité de l’activité rituelle, il consacrera sa vie à l’étude des Dogon, s’entourant d’une pléiade de collaborateurs. A chaque nouveau voyage, il progresse dans la connaissance d’une religion extraordinairement complexe. Il est le premier à décrire l’imaginaire africain. Lorsqu’il meurt à Paris en 1956, les Dogon lui rendent un hommage exceptionnel: ils célèbrent ses funérailles à Sanga selon le rite traditionnel et enterrent un simulacre de corps dans la falaise, près du barrage que Griaule a fait construire. Après cette évocation du passé, le film rend compte du prolongement des recherches en pays dogon. Aux côtés de Griaule depuis 1937, GERMAINE DIETERLEN, sa plus proche collaboratrice, poursuit jusqu’à nos jours la plus vaste enquête jamais entreprise sur un système de pensée africain. Depuis 1951, JEAN ROUCH filme inlassablement les grands rituels dogon. NOUS NOUS RETROUVONS AVEC EUX A SANGA EN JANVIER 1983. Ils commencent ensemble un nouveau film qui racontera le temps des origines. Le spectacle fabuleux de la falaise de Bandiagara et la culture dogon sont au rendez-vous. Le temps s’y déroule hors du temps, ponctué par les actes déréglés du RENARD PALE, LE HEROS DE LA MYTHOLOGIE. Inventeur de l’agriculture et des rites funéraires, ce fils rebelle de Dieu transformé en quadrupède est aussi le maître du désordre, indispensable à la marche du monde. Le temps du mythe se conjugue à présent. LE RITUEL DU SIGUI, qui se célèbre tous les soixante ans pour commémorer la révélation de la parole et de la mort aux hommes, s’est déroulé en 1967 en présence de Jean Rouch et Germaine Dieterlen. La prochaine fois, ce sera en l’an 2017. Ou plus jamais.