J’ai réalisé ce film pour expliquer par l’image, c’est à dire finalement par des sensations – ce qui était à la fois indéfinissable et lamentable dans la détention: l’isolement, la solitude morale, le combat de chaque instant contre les agressions plus ou moins « douces » mais répétées de manière chronométrique. La prison n’est pas violente… elle est douce et la vie y est totalement artificielle: c’est là que se trouve la véritable torture. Imaginez que ce que vous allez voir dans ce film se prolonge pendant plusieurs années, et comprenez qu’on puisse en sortir si pas à moitié fou, du moins très difficilement « récupérable » dans nos sociétés modernes. J’ai désiré faire une expérience cinématographique (outre le message que constitue le film) : celle de faire un film d’une heure dans une seul lieu, sans m’appuyer sur une esthétique quelconque, avec un seul acteur (j’ai voulu le jeu d’Alexandre Von Sivers le plus sobre possible), sans un mot de dialogue.
Production : GAMMA Films
Co-production : CBA, RTBF Liège & Zweites Deutsches Fernsehen (ZDF)