Deux choses ont compté dans la vie d’Étienne Godart : sa ferme d’élevage de poulets en Dordogne et la course de moto, qu’il a pratiquée tant que son corps l’a supporté.
À 68 ans, il a 58 fractures au compteur, et des centaines de milliers d’euros de dettes dans sa comptabilité. Gérant de sa ferme avicole depuis 50 ans, c’est aujourd’hui un homme seul et difficile à vivre, très marqué physiquement par des accidents de motos et l’aliénation du travail intensif.
Étienne c’est mon père. Et à l’image du doigt qui lui manque, perdu lors d’une chute en pleine course moto, j’essaye de comprendre ce qui m’a manqué en tant qu’enfant, en tant que fille, ayant grandi avec un père pareil et dans cet héritage paysan.
Ce film est une tentative de comprendre l’homme et le lien bancal qui nous unit, et peut-être de les réparer. Je veux raconter le destin d’une relation de filiation entièrement déterminée par un lieu : la ferme où j’ai grandi et que mon père essaye en vain de vendre.
Production : Dancing Dog Productions (Antoine Sanchez)