Dans un jardin tunisien on assiste à la rencontre entre une jeune femme et un homme ; deux êtres qui se plaisent, la naissance du désir et soudain une vie qui bascule, celle de la femme. Le jour où elle a perdu son pucelage, Nadia a voulu se jeter sous une voiture. Parce qu’elles sont passées à l’acte, 3 jeunes femmes tunisiennes racontent avec douleur comment leur vie s’est trouvée bouleversée, leur réputation souillée et leur amour propre disparu à jamais. Intellectuels, féministes ou conservateurs, acteurs religieux, étudiants libérés ou simples citoyens d’un pays en grande mutation, les acteurs du film s’interrogent sur la place déterminante qu’occupe la question de la virginité dans leur culture. En Tunisie, pays considéré comme un modèle de développement et de modernité pour l’ensemble des pays arabo-musulmans, la femme étudie et travaille. L’âge du mariage s’est trouvé retardé mais l’exigence de la virginité de la fiancée au moment de ses noces reste toujours d’actualité. La perte de cette précieuse virginité marginalise ou exclut. Les jeunes femmes dépucelées avant leur mariage n’ont souvent pas le choix : pour échapper à la honte et espérer pouvoir construire un avenir parmi les leurs, elles doivent avoir recours à la chirurgie. Le docteur Kridi qui pratique l’hymenorraphie explique : Cette opération chirurgicale honteuse et douloureuse consiste à recoudre l’hymen des fiancées dépucelées pour garantir un saignement lors de la nuit de noce. Certains intellectuels dénoncent cette pratique. Certes l’hymenorraphie a sauvé des femmes du caniveau mais elle participe par ailleurs à l’hypocrisie générale, à la domination de la femme par l’homme et à la régression des mentalités. Pourquoi une jeune fille n’aurait-elle pas les mêmes droits que les hommes de connaître une sexualité épanouie ? En quoi sa famille, ses voisins, la société tunisienne toute entière sont-ils concernés par son intimité ? Le sujet de la virginité est un point de départ vite dépassé et le débat s’élargit à des questions primordiales liées aux droits des femmes en particulier et aux droits de l’Homme en général.
Production : A bout de Souffle Production
Coproduction : CBA, National Cinematographic Tunisie
Avec le soutien du Centre du cinéma et de l’Audiovisuel de la Fédération Wallonie-Bruxelles