La cinéaste esquisse le portrait de son père graveur, qui a laissé derrière lui une œuvre conséquente, invisible au public. Aussi loin qu’elle puisse remonter, ses souvenirs sont liés à des déplacements et des voyages avec lui : scènes de trajets entre Bruxelles et la mer du Nord pendant l’enfance, voyages ratés et improbables à l’âge adulte. Anecdotes drolatiques, rituels et histoires de famille, images disparues et projets de films s’entremêlent aux images noir et blanc qu’elle exhume. Véritable jeu de piste, le film interroge la figure paternelle et se déroule en roue libre à travers les paysages, les gravures, les carnets, les films super huit, au gré des rencontres et des amis qu’elle croise et à qui elle pose des questions. C’est un film en cours qui se déploie devant nos yeux, tel un grand patchwork, traversé d’interrogations et de mises en relation. L’histoire familiale en- fouie et douloureuse entre en jeu et se transforme, joyeusement réparatrice. L’œuvre émerge des caves et des tiroirs, le graveur père apparaît au milieu d’elle, en autant d’autoportraits disparates et pourtant identiques. Les pièces s’emboitent, le film advient et les questions demeurent, universelles..
Production : Altitude 100 (Guillaume Malandrin)
Coproduction : CBA
Avec le soutien du Centre du cinéma et de l’Audiovisuel de la Fédération Wallonie-Bruxelles