Tout autant film documentaire et de reportage, c’est aussi un film de fictions et d’amours. Le titre est une adresse à Pierre Michel, faiseur d’images exigeantes, voyeur à l’oeil en retrait, vivant la provocation quotidienne; un grimoire plein à craquer de signes. Comme tout faiseur, c’est un organisateur incessant. Son activité est débordante et infinie: jouissance de noter, écrire, lire, mettre en scénario, filmer; jouissance de peindre. Plaisir, aussi, de décrire et d’étaler son fonctionnement. Dans le film, pas de conversation avec le peintre, ni de peinture en direct, puisque seules restent l’oeuvre et l’énergie. Le personnage du film n’est pas un acteur au sens usuel de la dénommée « fiction cinématographique », mais bien quelqu’un qui désire, fonctionne, réalise. C’est principalement Pierre Michel, « détective privé qui se prend en filature », pris en relai sans autorisation par la réalisatrice que je suis, et moi-même par chaque membre de l’équipe; tous opérant à l’intérieur du scénario de cet « illustre inconnu ». Maddy Delsipée, 1985
Production : Films du Châtelain
Co-production : CBA, RTBF
Avec le soutien du Ministère de la Communauté française de Belgique, la Commission Française de la Culture de Bruxelles et de la Loterie Nationale